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<title>Quatre livres ou apparitions et visions des spectres, anges, et démons [extraits]
</title>
<author key="Le Loyer, Pierre (1550-1634)"
ref="https://data.bnf.fr/fr/13005064/pierre_le_loyer/">Pierre Le Loyer</author>
<editor key="Lecercle, Doranne">Doranne Lecercle</editor>
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<edition>OBVIL</edition>
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<name>François Lecercle</name>
<resp>Responsable d'édition</resp>
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<name>Clotilde Thouret</name>
<resp>Responsable d'édition</resp>
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<resp>saisie, XML-TEI</resp>
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<name>Eric Thiébaud</name>
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<publisher>Sorbonne Université, LABEX OBVIL</publisher>
<date when="2019"/>
<idno>http://obvil.sorbonne-universite.fr/corpus/haine-theatre/le-loyer_discours-spectres_1586</idno>
<availability status="restricted">
<licence target="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/3.0/fr/"><p>Copyright © 2019 Sorbonne Université, agissant pour le Laboratoire d’Excellence «
Observatoire de la vie littéraire » (ci-après dénommé OBVIL).</p>
<p>Cette ressource électronique protégée par le code de la propriété intellectuelle
sur les bases de données (L341-1) est mise à disposition de la communauté
scientifique internationale par l’OBVIL, selon les termes de la licence Creative
Commons : « Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification
3.0 France (CCBY-NC-ND 3.0 FR) ».</p>
<p>Attribution : afin de référencer la source, toute utilisation ou publication
dérivée de cette ressource électroniques comportera le nom de l’OBVIL et surtout
l’adresse Internet de la ressource.</p>
<p>Pas d’Utilisation Commerciale : dans l’intérêt de la communauté scientifique,
toute utilisation commerciale est interdite.</p>
<p>Pas de Modification : l’OBVIL s’engage à améliorer et à corriger cette ressource
électronique, notamment en intégrant toutes les contributions extérieures, la
diffusion de versions modifiées de cette ressource n’est pas souhaitable.</p></licence>
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</publicationStmt>
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<bibl><author>Pierre Le Loyer</author>,
<title><hi rend="i">Quatre livres des spectres, ou visions et apparitions
d’esprits anges et démons, se montrans sensiblement aux hommes, Par Pierre Le Loyer,
Conseiller du Roy au siege Presidial d’Angers</hi></title>,
<pubPlace>Angers</pubPlace>, <publisher>Georges Nepveu</publisher>,
<date>1586; éd. 1605, augmentée.</date>, <biblScope>Livre II, chap. 3, p. 104 -105 ; Livre VI, chap. 7,
p. 590 ; Livre VI, chap. 15, p. 661-662.</biblScope> PDF : <ref
target="https://books.google.fr/books?id=UF5DAAAAcAAJ">Google</ref>.</bibl>
</sourceDesc>
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<date when="1586"/>
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<div1>
<head rend="sc">[frontispice]</head>
<p rend="center">IIII. <hi rend="i">Livres</hi><lb/> <hi rend="uc">des spectres<lb/> ou visions et apparitions</hi><lb/>
<hi rend="sc">d’esprits anges et démons,</hi><lb/> se montrans sensiblement<lb/> aux hommes.<lb/> <hi rend="i">Par Pierre Le Loyer,
Conseiller du Roy au siege Presidial d’Angers</hi><lb/> [...]<lb/> A la Royne Mere du Roy.<lb/><lb/>
A ANGERS<lb/> Pour Georges Nepveu, Libraire demeurant<lb/> à la Chaussée Saint Pierre.<lb/> 1586.</p>
</div1>
<div1 type="article">
<pb n="104"/>
<head>[Extrait 1 : Livre II, chap. 3]</head>
<note place="margin"><hi rend="i">De Dracone Æsculapij Lucianus in Alex.
ψευδομάντες.</hi></note>
<p>Mais qu’est-il besoin de tant de langage, puisque c’est la vérité que ce Dragon,
figure d’Esculape, est un reste du Paganisme, et des Soldats Romains. L’Esculape
ès Processions Païennes était un Dragon en bosse de toile peinte, qui ouvrait et
fermait la gueule, et montrait une langue fendue et noire, par les cordes de
poil de cheval que celui qui la portait serrait et desserrait à son plaisir. Et
qui ne sait que les Romains entre leurs enseignes avaient leurs Dragons ? Ces
Dragons étaient communément peints en drapeaux et banderoles, lesquelles
branlées au vent semblaient comme siffler, et montrer une gueule de Dragon
béante et enflée, à mesure que le vent s’entonnait ès replis, et que les
banderoles voletaient en l’air, comme Claudian, <note n="d" place="margin"
resp="author"><hi rend="i">In tertio consulatu Honorij. — picta Draconum
Colla levant multusque tumet per nubila serpens Iratus stimulante
Noto.</hi></note> Ammian Marcelin, <note n="e" place="margin"
resp="author"><hi rend="i">Lib.</hi> 16. <hi rend="i">hist.</hi></note> et
Sidonius Apollinaris <note n="f" place="margin" resp="author"><hi rend="i">In
Panegyrice Mauriano Augusto dicto.</hi></note> les depeignent. A la
vérité les Empereurs de Constantinople ont jusques au declin de leur Empire
retenu le gonfanon où était le Dragon peint, et l’appelaient Flammulum du Latin,
duquel nom tant Cédrène que le Curopalate se servent, et dont vient le mot
Français d’Oriflamme et le Flamboler des Turcs. Cette Oriflamme de Dragon prend
son origine, ce dit Suide, <note n="g" place="margin" resp="author"><hi rend="i"
>Indicto Ινδοί.</hi></note> des Indiens. Et le Curopalate <note n="h"
place="margin" resp="author">« <quote>περὶ των ὀφφικιαλων τοῦ παλατίου
Κωνσταντινουπόλεως.</quote> »</note> tient que les Assyriens la
portèrent les premiers en la guerre. Et le Prophète Isaïe <note place="bottom"
resp="editor"> [NDE] Le texte a "Iesaye".</note> fait les Assyriens
inventeurs de l’idolatrie. Que plût à Dieu que cette figure de Dragon fût seule
exhibée en Spectacle. Elle est accompagnée d’autres spectacles bien plus
horribles.</p>
<p>Il me souvient avoir lu en quelques Homélies de Pierre Chrysologue Evêque de
Ravenne, qui vivait y a onze ou douze cents ans, qu’ès Calendes ou premier jour
de Janvier, les Païens du temps passé représentaient publiquement les dieux
qu’ils adoraient, en la plus hideuse forme qu’il leur était possible, de sorte
que les Spectateurs mêmes en avaient horreur. Cela ne se fait point parmi nous,
et ne sommes tant irrévérencieux <note resp="editor" place="bottom"> [NDE] Le
texte a "irreuerens".</note> en notre Religion, que de profaner l’honneur de
Dieu et des saints : mais en lieu, ès jeux et processions publiques, du moins en
quelques-unes, on fait entre les Chrétiens <pb n="105"/>jouer et marcher les
Diables en la forme qu’on les peint, non pas enchaînés, encore cela serait
tolérable, mais déchaînés, comme si c’était au plus fort du Paganisme, et qu’on
voulût représenter des furies enragées dessus un Théâtre ou Spectacle public,
non plus de Païens, mais des Chrétiens qui doivent être assurés que le Diable a
la puissance bridée. Je dirai franchement avec Chrysologue que <note
place="margin" resp="author">« <quote>Qui jocari voluerit cum Diabolo non
potuerit gaudere cum Christo, etc.</quote> »</note>ceux qui se jouent
avec le Diable, ne peuvent se réjouir avec Jésus-Christ, et qui s’habilleront de
ces simulacres hideux perdent l’effigie et similitude de Christ, qui devait être
gravé en leurs âmes. Quelle folie, je vous prie, que le Diable auteur des
spectacles, comme le nomme Tertullien<note n="a" place="margin" resp="author"
><hi rend="i">De Spectaculis.</hi></note>, gagne tant en nous, que nous
le fassions servir en figure de Spectacle lui-même ? Que sont les Diables ès
Processions que les Silènes et les Satyres, qui ès pompes et Processions de
Bacchus, ce dit Athenée,<note n="b" place="margin" resp="author"><hi rend="i">In
Dipnosoph.</hi> « <quote>τὸν ὄχλον ἀνείργοντες Σειληνόι τωτοι ἠκουλόθουν
ὁι σάτυροι.</quote> » <hi rend="i">Dionys. Halicarnass. lib.7. Antiq.
Romanarum de Satyris sic</hi>, « <quote>περιζώματα καὶ δοραὶ τράγων καὶ
ὀρθότριχες ἐπι ταῖς κεφαλαῖς φόϐαι.</quote> »</note> faisaient faire
place, et retirer le peuple ? A quoi tels Diables déchaînés, autres Silènes et
Satyres peuvent-ils être propres ? Que sert en somme la figure du Dragon, comme
toutes les autres masques et diableries, et principalement celles qui se font ès
Processions, sinon pour faire peur aux enfants, faire rire les bons compagnons
et libertins, et les conduire à un mépris des saintes Cérémonies qu’on mêle avec
les Jeux et Spectacles ?</p>
</div1>
<div1 type="article">
<head>[Extrait 2 : Livre VI, chap. 7]</head>
<p><pb n="590"/>A cette cause on peut et doit nombrer<note place="bottom"
resp="editor"> [NDE] nombrer = dénombrer.</note> entre les miracles divins
les apparitions des Ames. Je dis miracles divins, pour les discerner d’avec les
faux miracles du <hi rend="sc">d</hi>iable qui par ses prestiges et impostures
faisait bien souvent accroire aux Païens qu’il était l’<hi rend="sc">a</hi>me
d’un mort pour les tromper. Finalement ce que Lavatier apporte de saint
Athanase<note resp="editor" place="bottom"> [NDE] L. Lavater, De spectris,
lemuribus et magnis atque insolitis fragoribus. I vol. in-16. Genêve. 1570.
Ministre de l'Église de Zurich : Trois livres des apparitions des Esprits,
Fantosmes, prodiges et accidens merveilleux qui précèdent souventes fois la
mort de quelque personnage renommé, ou un grand changement ès choses de ce
monde, traduit d'Allemand en La traduction française est de 1571. </note>,
s’entend infailliblement des <hi rend="sc">a</hi>mes damnées non de celles qui
sont sauvées ou en état de salvation. Car sa raison est que Dieu ne veut pas que
ceux qui sont dedans les Enfers retournent compter<note place="bottom"
resp="editor"> [NDE] compter, c'est-à-dire conter.</note> ce qui se fait en
ces lieux, afin d’obvier au malheur qui en pourrait sourdre : Les damnés qui
retourneraient au monde, souffleraient ès entrailles des hommes la fureur et la
rage des tourments qu’ils endurent : Ainsi les Poètes Tragiques feignent que
l’Ame de Thyeste sortant des Enfers, brouille et renverse tout l’état de sa
famille, met en trouble sa maison, acharne<note resp="editor" place="bottom">
[NDE] Animer à quelque cruauté contre quelqu'un (Nicot).</note> Egiste à
vengeance, incite à fureur Clytemnestre, lui souffle le venin de jalousie en
l’Ame, et la fait meurtrière de son mari : et l’acte commis, pousse Oreste à
venger sur Egiste et sa mère la mort de son père, et les tuer tous deux, afin
qu’après leur mort, il fût tourmenté de l’horrible regard des Erinyes et Furies
qui lui représentent devant les yeux l’énormité et gravité du délit perpétré.
C’est autre chose des <hi rend="sc">a</hi>mes qui sont sauvées ou en voie de
l’être, et ne sommes<note place="bottom" resp="editor"> [NDE] C'est-à-dire,
"nous ne sommes".</note> point visités d’elles pour être tourmentés,
ains<note resp="editor" place="bottom"> [NDE] ainsi = mais. </note> pour
être consolés ou pour leur apporter allégeance et consolation en leurs peines.
Elles ne nous soufflent point une rage et une haine en l’<hi rend="sc">a</hi>me,
ains une paix et dilection. Elles n’excitent point des tragédies, ains des
prières et dévotions. Elles ne brouillent pas nos maisons et familles, ains
composent et redressent ce qui pourrait y être de déréglé et mal ordonné. Elles
ne se réjouissent de nos ennuis et afflictions, ains souffrent et compatissent
d’une commune condoléance avec nous. C’est pourquoi ne se peut attendre que
toute bonne chose<note place="bottom" resp="editor"> [NDE] On ne se peut
attendre qu'à de bonnes choses.</note> de la venue des bonnes <hi rend="sc"
>a</hi>mes en terre qui apparaissent visibles par le congé de Dieu à ceux
des hommes qu’il lui plaît. Et jusques ici j’aurai, ce me semble, soutenu assez
bien le choc de Lavatier, résisté vigoureusement à ses efforts, évité ses
atteintes, et réfuté ses raisons et arguments.</p>
</div1>
<div1 type="article">
<pb n="663" xml:id="p663"/>
<head>[Extrait 3 : Livre VI, chap. 15]</head>
<p>Et bien, on voudra peut-être prendre le retour des Ames de ce
qu’en écrivent les Poètes. Vraiment il ne se peut nier que les Poètes pour
donner lustre et autorité à leurs ouvrages fabuleux, font, mais ce n’est que par
feinte, revenir les Ames des hommes en terre, les faisant sortir du creux des
Enfers. Les Tragédies sont toutes pleines d’Idoles et Ombres des Ames des morts
représentées sur le Théâtre. Le Poète Euripide <note n="e" place="margin"
resp="author"><hi rend="i">In Hecuba.</hi></note> feint<note place="bottom"
resp="editor"> [NDE] feint retourner = feint que Polydore retourne...
</note> Polydore fils de Priam et d’Hécube retourner des Enfers, et prononcer
d’un vers empoulé,</p>
<quote>
<lg><l>« Ηκω νεκρῶν κευθμῶνα καὶ σκότου πὺλας</l>
<l>Λιτὼν ἵνʹ ἁδης χορίς ὤκισται θεῶν Πολύδωρος</l>
<l>Εκάϐης παῖς »·</l>
</lg></quote>
<pb n="664" xml:id="p664"/><p>Le Théâtre, dit Cicéron, <note n="a" place="margin" resp="author"><hi rend="i">In Tuscul.
quæstionib.</hi></note> auquel pour la plupart assistent les femmes et
petits enfants, est tout ému, tout tremblant, et frissonnant d’horreur de ces
vers enflés qu’une Ame de mort vient à dire se présentant voilée devant le
peuple, « <quote>Adsum atque advenio Atheronte vix via alta atque ardua, Per
speluncas saxis structas, asperis, pendentibus, Maximis, ubi rigida constat
crassa caligo Inferum.</quote> » Mais ces Poètes mêmes quand sérieusement et
à la vérité ils se sont mis à parler des Ames, ils n’auraient pas cru qu’elles
pussent retourner. C’était Eschyle <note n="b" place="margin" resp="author"><hi
rend="i">In πέρσαις.</hi></note> qui disait que les Dieux sousterrains
recevaient tout et ne renvoyaient rien « <quote>οἱ κατα χθόνιοι θεοὶ λαβεῖν
ἀμείνους ἢ μεθίεναι.</quote> » Et Euripide <note n="c" place="margin"
resp="author"><hi rend="i">In Alcest.</hi></note> qui fournit ses actes de
vaines Images d’Ames pour étonner les Auditeurs, n’a point craint de dire que
« <quote>οὐκ ἐστὶ τοὺς θανόντας εἰς φάος μολεῖν</quote> », et aurait bien
encore dit davantage, « <quote>οὐ γὰρ ἀνάξεις πότʹ ἐνερθεν κλαίων τοὺς φθιμένους
ἄνω</quote> ». Mais Virgile, le plus savant des Poètes Latins, qui feint
Anchise et Creuse apparaître visibles, et en songe à Ænee, dit néanmoins que
bien que l’entrée des Enfers soit facile, si est-ce que les Ames n’en sortent
pas depuis qu’elles y sont descendues une fois. Il en donne la raison bien
apparente. « <quote>Fata obstant, tristique palus inamabilis unda Alligat et
novies Styx interfusa coercet.</quote> » Si quelqu’un pense voir des Ames ou
quelques morts ressemblant à ceux de sa connaissance<note resp="editor"
place="bottom"> [NDE] Le texte a "cogneuë".</note>, c’est que son Esprit est
troublé des vaines fantaisies, ou qu’il songe en son ami décédé. « <quote>Nam
neque remeare viventes à corpore sensus nec tam videri imagines hominum quam
cogitari et oculos luctibus credere.</quote> » Qu’est-il besoin, ce disait
un grand et docte personnage, que les Ames reviennent au monde ? « <quote>Nempe
ut Veteranus miles et emeritus ad pugnam redeat. Certe earum reditus erit
supervacuus si fuit secundum prudentiæ leges abire hinc illas quæ munus suum
impleverant.</quote> »</p>
</div1>
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</TEI>